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Angélique Van Coster de la distillerie Anclarena
Interview d’une distillatrice

RENCONTRE AVEC ANGELIQUE VAN COSTER,

ARTISAN DISTILLATEUR DE LA DISTILLERIE ANCLARENA

Angélique Van Coster est la première distillatrice interviewée par Maison Aromaterii. Sa distillerie est située dans le Berry. Après une première vie professionnelle dans le domaine de la mode, c’est un véritable retour aux sources qu’opère Angélique qui suit maintenant le chemin de ses parents agriculteurs. Proche de son terroir, elle distille avec une passion les plantes aromatiques pour offrir des huiles essentielles et hydrolats d’une qualité extraordinaire.

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Angélique Van Coster. J’ai 35 ans, deux filles adorables… et je suis originaire du Nord (note de Maison Aromaterii : d’où notre affinité particulière !!). Depuis mes cinq ans, je foule les terres du Berry, étant issue d’une famille d’agriculteurs. Après un BAC S, je me suis lancée dans des études de modéliste, pour finalement terminer par une licence en Management des Industries de la Mode. J’ai ensuite passé douze années dans une enseigne de lingerie et d’habillement bien connue.

Comment es-tu venu à l’aromathérapie ?

Fin 2018, j’ai commencé à m’intéresser aux produits naturels et notamment à l’usage des huiles essentielles pour se soigner. J’avais aussi cette envie d’entreprendre, de quitter mon travail pour créer quelque chose et revenir à un métier tourné vers les plantes.

Je me suis formée à l’aromathérapie pour un usage familial et mon intérêt s’est porté sur la fabrication des huiles essentielles et hydrolats. J’ai su que c’était ça que je souhaitais mettre en œuvre : produire des huiles essentielles, extraire cet élixir puissant de la plante.

L’entreprise est née après maintes épreuves en septembre 2020. Après plusieurs mois de travaux, afin de rénover d’anciens bâtiments et d’installer la distillerie, les premières distillations ont été réalisées fin mai 2021.

La commercialisation a débuté fin août 2021 !

Quelles plantes sèmes-tu ou vas-tu récolter en pleine nature ?

 En fonction des quantités de plantes et de leur rendement, j’ai pu obtenir ou non de l’huile essentielle. Je valorise tous les hydrolats, qui sont à mon sens une mine d’informations transmise par la plante et l’eau.  Dans ma démarche de production avec des plantes locales, j’ai trouvé des partenaires qui cultivent des plantes aromatiques proches de la distillerie. Je réalise aussi un peu de cueillette.

Pour 2022, la gamme va s’élargir à plus d’une quinzaine de plantes aromatiques.

Cette année, j’ai distillé une douzaine de plantes :

  • Achillée millefeuille ;
  • menthes ;
  • verveine citronnée ;
  • mélisse ;
  • bleuet ;
  • coriandre ;
  • carvi ;
  • laurier noble ;
  • lavandin ;
  • carotte sauvage ;
  • etc.

Peux-tu me décrire une de tes distillations ?

La distillation est une phase de ressentis et d’émotions.

Il y a tout d’abord la manipulation des plantes, c’est une phase physique : la réception de la matière, le remplissage et tassage de la cuve … Là, se joue la mise en œuvre de tout votre  corps et de vos muscles, toujours en ayant à l’esprit que la plante aussi va donner le meilleur d’elle-même.

Quand je mets en route la vapeur, c’est le moment décisif, j’ai cette montée d’adrénaline et me répète « Est-ce que tout est ok ? ». Il faut savoir que je distille avec une cuve de 500 l et un générateur vapeur basse pression. Je me dis souvent « ne te rate pas » !

 

Enfin, lorsque l’hydrolat se met à couler, que je peux voir les gouttes d’huiles essentielles remonter, je ressens de la gratitude, de la joie, un bien être... Et puis, dans ce lieu et dans cet espace, l’esprit peut se déposer.

Que penses-tu des chémotypes ?

J’ai fait analysé par chromatographie mes huiles essentielles. Certaines n’ont pas de normes ISO, certaines ressortent dans les normes, d’autres non sur certaines molécules. Je pense que la notion de normes est un grand débat

Chaque plante va être cultivée dans un environnement différent, avec un climat différent, avec des agressions différentes, des traitements différents (même en culture biologique). La distillation ne sera pas non plus la même en fonction du matériel, de l’eau et du distillateur (l’Alchimie, une notion chère à notre premier distillateur Cyril Richard). Alors il est difficile à mon sens de faire face aux normes ISO à chaque fois.

Comment vois-tu l’aromathérapie en 2050 ?

Sans être utopique, l’aromathérapie a toute sa place en 2050 au vue des preuves que l’ont peut trouver sur des soins et pathologies. En 2050, il y aura des écoles et diplômes reconnus. Des modules pour les soignants et pharmaciens beaucoup plus approfondis, un alliage !

L’aromathérapie et l’hydrolathérapie ont à mon avis un bel avenir, si les lois n’empêchent pas les petits distillateurs de faire leur travail, et si les lobbies n’en prennent pas le monopole.

Le petit plus Maison Aromaterii :

Angélique séduit d’emblée par son capital sympathie : il existe des personnes avec qui le contact passe tout de suite : elle fait partie de cette team là ! Disons qu’entre ch’ti, l’entente est de toute façon cordiale…

Notre coup de cœur à l’atelier ? Ses hydrolats de coriandre, de carvi et de carotte : un plasir olfactif et digestif. Ils témoignent d’une subtilité qui est la marque chez Maison Aromaterii d’un travail d’artisan hors-pair !

Découvrez l’univers aromatique d’Angélique et de la distillerie Anclarena sur les réseaux Facebook et Instagram.

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