Diffuser les huiles essentielles chez soi : 3 conseils pratiques
C’est un des usages les plus appréciés et sécuritaires de l’aromathérapie : diffuser les huiles essentielles dans les différentes pièces de sa maison. L’odeur fraîche et sucrée de la bergamote ou la senteur herbacée et vivifiante du romarin à cinéole se répand agréablement dans votre pièce et vous offre ses propriétés spécifiques : apaisante, tonique, relaxante, dynamisante… Savez-vous que les huiles essentielles vont bien au-delà de la simple action de parfumer votre maison ? En diffusant les huiles essentielles avec de bonnes pratiques, elles vont agir directement sur votre humeur par l’intermédiaire des mécanismes de l’olfaction, mais aussi sur votre santé. Focus sur une utilisation sécuritaire et bénéfique de l’aromathérapie.
Bien choisir son diffuseur d’huiles essentielles
Vous trouverez sur le marché de nombreuses possibilités de diffusion de vos huiles essentielles. Chaque type de diffuseur a pourtant ses avantages et ses inconvénients ainsi que des visées différentes. Il est toutefois impératif que vos HE ne soient pas chauffées quel que soit le mode de diffusion. Si vous êtes perdus parmi tous ces produits sur les rayons, laissez-vous guider !
Il fonctionne avec un ajout d’eau à l’huile essentielle ou à la synergie choisie. Une pastille au fond du réceptacle émet une vibration et provoque un mouvement de l’eau emportant dans la foulée les molécules aromatiques dans une brume aromatique.
- Avantages : En tout premier lieu, cet appareil ne chauffe pas les huiles essentielles, phénomène qui pourrait altérer les molécules aromatiques. La diffusion est douce, subtile et peu bruyante. Les odeurs ne sont pas envahissantes. C’est l’appareil idéal lorsque des enfants ou des animaux sont présents. Il est parfait pour la détente ou pour aseptiser légèrement l’air. La diffusion atmosphérique peut se poursuivre sur un temps plus long que pour le diffuseur Venturi. Avantage non négligeable : le diffuseur ultrasonique permet une ionisation de l’air très favorable à notre équilibre nerveux. Imaginez-vous à côté d’une cascade de montagne. Quel sentiment vous envahit naturellement : la sérénité ou la colère ? Vous pouvez alors parfaitement comprendre les bienfaits des ions négatifs.
- Inconvénients : Assez peu. Il faut bien penser à nettoyer régulièrement son diffuseur à l’eau claire pour éviter le calcaire qui se dépose au fond du réservoir. Il sera adapté à des espaces d’environ 30m² : il sera bon de le déplacer pour en faire profiter les différentes pièces de son habitation.
FOCUS SUR LES IONS NÉGATIFS
Les ions négatifs, aussi appelés anions, sont sources de bénéfices sur la santé. Ce sont des ions très abondants à la montagne, à la mer, à proximité d’une rivière ou une cascade ou même en forêt. Ils se lient aux ions positifs, caractéristiques de nos bureaux, voitures, couloirs de métros qui polluent l’air ambiant et ils neutralisent ces derniers. En termes de bénéfices pour le bien-être, les ions négatifs sont nombreux : amélioration de notre tonus, baisse de la fatigue, amélioration de notre humeur, diminution des infections et impacts sur nos fonctions cardiovasculaires et respiratoires. Apporter de l’humidité à l’air sec de nos habitats grâce à un diffuseur à ultrasons permet de faire d’une pierre plusieurs coups !
Ce système composé d’une verrerie permet une fragmentation des huiles essentielles qui sont diffusées pures ici. Ce procédé permet également une diffusion à froid garante de l’intégrité des molécules aromatiques. Quinze à vingt gouttes suffisent pour une diffusion.
- Avantages : La puissance de son action engendre une efficacité aseptisante supérieure au diffuseur à ultrasons. Parfait en période automnale ou en hiver pour lutter contre les pathologies saisonnières et respiratoires ! Il permet une diffusion dans de grands espaces d’environ 60 à 70m². L’intensité olfactive est également plus présente puisque c’est l’huile essentielle pure ou la synergie que vous diffusez.
- Inconvénients : L’entretien doit être régulier sous peine de boucher la verrerie. Un mélange nettoyant est requis une fois par semaine idéalement pour conserver votre appareil dans les meilleures conditions. Il n’est pas recommandé de l’utiliser avec de jeunes enfants au système respiratoire encore fragile. L’utilisation doit être courte : pas plus de dix minutes à un quart d’heure par heure, maximum quatre fois par jour. Il ne faudra pas y ajouter d’huile essentielle visqueuse (la myrrhe par exemple) qui pourrait obstruer la tubulure.
Il est possible de poser quelques gouttes d’huiles essentielles sur un galet à base d’argile, d’insérer un diffuseur en bois ou des tiges (principe de capillarité) directement dans un flacon d’une huile essentielle que vous affectionnez particulièrement ou d’une synergie vous composez sur mesure. Les ventilateurs où l’on dépose quelques gouttes sur un buvard sont aussi une solution valable pour un espace réduit (bureau, voiture…). Je ne suis personnellement pas une adepte de ces diffusions en continu qui risquent de saturer l’air en molécules aromatiques sur de longues périodes. Seul le ventilateur me parait intéressant par exemple au travail lorsqu’on souhaite une action apaisante, assainissante ou dynamique en n’importunant pas les autres collègues ! Cela amène aussi une réflexion sur une habitude marketing de consommation qui a imposé à nos esprits qu’il faudrait absolument qu’une habitation sente bon. Comme tout à chacun, je préfère effectivement que ma maison ne soit pas nauséabonde, bien sûr, mais un air sain n’est pas synonyme d’un air parfumé.
Je n’aborderai pas ici les diffusions à chaud qui ne me semblent pas appropriées pour une action thérapeutique et sécuritaire.
Je préfère à la rigueur une inhalation sèche (dans la paume des mains ou sur un mouchoir) ou sur un stick pour une action personnalisée et nomade.
Connaître les huiles essentielles à diffuser
Théoriquement toutes les huiles essentielles peuvent se diffuser puisqu’elles sont un assemblage complexe de molécules volatiles et donc odorantes. Mais la théorie et la pratique sont deux choses différentes ! Certaines d’entre elles contiennent des molécules trop puissantes pour envisager leur diffusion.
Retenez que l’on ne diffuse pas les huiles essentielles riches en :
- aldéhydes aromatiques : cannelle de Ceylan écorce ou feuille ;
- phénols (et dérivés) : thym à thymol, sarriette des montagnes, origan compact, etc. ;
- cétones : menthe poivrée, lavande aspic ;
- Attention aussi aux HE riches en oxydes qui pourraient déranger les personnes asthmatiques.
Même si vous aimez les odeurs de ces huiles essentielles, ayez toujours à l’esprit qu’elles ne sont pas de simples parfums. Elles auront une action spécifique en fonction de leurs propriétés et elles sont des substances très actives avec éventuellement des contre-indications.
Comme à l’accoutumée, je ne vous donnerai pas d’indications précises de synergie à réaliser car les goûts olfactifs ainsi que les besoins spécifiques sont à adapter en fonction de chacun. Néanmoins voici quelques pistes pour créer une synergie agréable :
- Déterminer l’objectif de votre diffusion : est-ce pour purifier l’air en cas de grippe hivernale ? Est-ce pour prévenir les pathologies ? Pour vous relaxer ? Pour vous tonifier ?
- Utiliser des huiles essentielles que vous aimez. Si un exemple de mélange trouvé sur internet vous dit que telle huile est utile pour tel objectif mais que l’odeur vous déplait, il y aura fort à parier qu’elle ne résonnera pas avec vous.
- Varier les combinaisons et les dosages. Avec trois ou quatre huiles essentielles, vous pouvez déjà parvenir à des résultats différents en variant l’intensité de certaines huiles essentielles à chaque diffusion. Écoutez votre ressenti du jour…
- Ne pas surcharger une synergie : trois huiles essentielles de familles biochimiques complémentaires sont suffisantes pour entrer atteindre votre objectif sans provoquer de réactions antagonistes.
- Tester la synergie en ouvrant et en rapprochant vos flacons pour les sentir ensemble.
- La rencontre des huiles essentielles d’abiétacées (sapin, pin, épinette…) et des essences d’agrumes (citron, bergamote, orange…) est un combo souvent gagnant !
Savez-vous que vous pouvez utiliser vos hydrolats dans un diffuseur à ultrasons ? Ils remplacent avantageusement les HE pour une action tout en douceur. La puissance olfactive sera moins prégnante mais c’est un avantage notamment lorsque vous voulez diffuser en présence d’enfants.
Mes conseils pratiques pour une diffusion des huiles essentielles optimale en santé/bien-être
Il n’est pas recommandé de diffuser à longueur de journée des huiles essentielles, même avec un diffuseur à ultrasons. Réservez des moments off où vous n’apporterez pas d’odeurs à votre atmosphère intérieure. Souvenez-vous…le marketing !
L’appareil respiratoire des enfants est immature et fragile. Nul besoin de venir le déstabiliser avec des molécules puissantes. Ne diffusez pas en leur présence et n’utilisez que des huiles essentielles douces. L’option de la diffusion des hydrolats est une bonne alternative pour les familiariser doucement et sûrement avec l’aromathérapie.
Ouvrez vos fenêtres après la diffusion ! Cela peut sembler paradoxal, mais les molécules aromatiques sont des COV (composés organiques volatils) à considérer comme des polluants de l’air notamment lorsqu’elles entrent en interaction avec d’autres molécules présentes dans notre habitat : formaldéhyde des meubles et peintures, ozone, gaz propulseur de spray d’ambiance… C’est l’accumulation de toutes ces molécules qui impactent négativement notre qualité de l’air intérieur.
Un rapport de l’ANSES, paru en 2020, est très instructif à ce sujet, notamment sur les sprays à base d’huiles essentielles. La synthèse est déjà un point de départ intéressant ; le rapport complet sera réservé aux passionnés !
De la même manière, une diffusion répétée dans une pièce aux dimensions souvent réduites n’est pas forcément bénéfique. Si vous souhaitez utiliser votre diffuseur, faites-le sur un temps court, en ouvrant les fenêtres après diffusion et laisser un moment la pièce vide avant de plonger dans les bras de Morphée.
Même si votre animal de compagnie, chien ou chat, peut tolérer la diffusion, n’oubliez pas que leur muqueuse olfactive est bien plus développée que la nôtre. Optez pour une diffusion douce et progressive et laissez la possibilité à votre animal de sortir s’il se sent incommodé par l’odeur. De plus, en retombant sur le sol, les molécules peuvent aussi se déposer sur son pelage qu’il lèchera pour faire sa toilette.
Afin de ne pas laisser les molécules et notamment les monoterpènes (parmi les plus volatiles !) s’altérer, il est bon de procéder à un nettoyage régulier et complet de votre diffuseur. Celui-ci pourra accueillir d’autres huiles essentielles sans garder trace des précédentes. Le mélange peut être détonnant à la longue !
Si vous ressentez une gêne quelconque, notamment une hyperréactivité bronchique anormale, coupez votre diffuseur et aérez votre espace ! Sentez vos huiles une à une pour essayer de déterminer laquelle vous devriez écarter des diffusions prochaines…
Vous êtes toujours là ? Merci du fond du cœur !!!
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Crédit photos : Unsplash, Maison Aromaterii
Merci beaucoup pour cet article très complet et super intéressant !!! Je penserai à aérer la pièce après chaque diffusion ☺️